QUESTIONNAIRE1. Comment le temps est-il employé ? J’ai d’abord envie de dire que le temps est employé !… Les enfants sont constamment en activité. D’une part, des activités de type scolaire liées à un apprentissage bien précis, certes, d’autre part, des activités de type ludique (ou créatif et imaginatif) quand l’activité scolaire est achevée ; grâce à un aménagement de l’espace propice à. Je vais être plus claire : quand le travail est terminé, quand le temps du travail est terminé, les élèves peuvent employer leur temps à lire, faire des constructions plastiques, des coloriages. Les « temps morts » n’existent pas, si tant est qu’ils aient déjà existé. À l’intérieur de ce temps global journalier, j’ai distingué le temps des apprentissages. Une utilisation du temps déconcertante au départ, un temps qui ne semble plus être linéaire mais fractionné où s’alternent des moments collectifs avec des apprentissages collectifs dans un espace commun (regroupement devant le tableau et très proche du maître), et des moments individuels au cours desquels les apprentissages se font seuls (chaque élève à son pupitre) .
2.D'après vous, qu'est ce qui me motive à agir de la sorte ? Je ( Sab.) reprends les précédentes distinctions. Je (l’enseignant) fais en sorte que le temps soit massivement employé. Cela me permet de rester le maître, le gestionnaire du temps de et dans ma classe, d’éviter ainsi que les élèves ne deviennent les gestionnaires de mon temps. En alternant les moments collectifs (regroupement face au tableau et proche du maître) et les moments moins collectifs (l’élève seul à son pupitre) j’( toujours l’enseignant) introduis de la variation, des ruptures qui pourraient me permettre de re-motiver mon groupe, de relancer l’activité et le groupe.
3. Décrivez l'organisation matérielle et relationnelle. 4. D'après vous, qu'est ce que je recherche par là? La classe est organisée en groupes. À la tête de chaque groupe il y a un chef de groupe. Par ailleurs, chaque groupe possède son matériel de prêt. Ici le relationnel et le matériel (qui s’y rapporte), semblent être étroitement liés. Naïvement, j’ai d’abord trouvé que cela ressemblait aux groupes d’ateliers en maternelle, principalement créés dans le but de se rendre la « tâche » plus aisée. Après réflexion, j’en arrive aux considérations suivantes : les groupes peuvent être le moteur de la communication, au sein du groupe les élèves vont parler, échanger, apprendre sur l’autre, de l’autre et avec l’autre. Cela nous renvoie ci-dessus, à notre temps collectif, l’élève n’est pas seul face aux apprentissages, il est avec l’autre et les construit avec l’autre.
5. Que dire de l'enchaînement des activités ? 6. Pourquoi agirai-je ainsi ? Les activités semblent s’enchaîner et la diversification des activités aussi. Elles sont également interrompues, puis reprises, ou amorcées puis interrompues. Les élèves s’appliquent à écrire, puis on les invite à se rassembler au tableau pour une lecture écran ou une dictée de mots avec l’ardoise, et retour à l’écriture ?? Mais que se passe-t-il ?? Où avons-nous atterri ?? !! Je suppose que, par là encore, on re-stimule l’élève, on le relance, le re-motive. Je pense aussi, qu’en agissant ainsi, cela permet à l’activité entamée puis interrompue, de « faire son chemin » dans la tête de nos élèves et d’aboutir, au final, à meilleur résultat ?
7. En ce qui concerne l'enseignement de la lecture, comment la journée commence-t-elle ? Pour l’enseignement de la lecture, la journée commence par la lecture des prénoms (sur le tableau de la répartition des groupes), se poursuit par la construction de la date à partir du calendrier des messages et justement, par la lecture des messages figurant sur le calendrier.
8. Quelle compréhension établissez-vous du calendrier des messages ? Ah, le temps, toujours cette notion du temps ! D’abord visuellement, je vois deux rouleaux, celui du passé avec ses écrits qui vont constituer une trace, une mémoire du passé, et celui du futur qui m’appelle, et sur lequel j’imagine trouver d’autres écrits qui, à leur tour, deviendront des témoignages du passé. Ensuite, si je m’attarde sur les messages, je vois là deux temps qui cohabitent : - un temps global, général représenté par les jours de la semaine, les mois, - un temps événementiel et plus personnel, celui des messages.
9. Au sujet de lecture, après une demi-journée d'observation, pouvez-vous décrire chaque activité et dire quels sont les apprentissages recherchés ? - La lecture des prénoms : apprendre à reconnaître l’image et l’écriture des prénoms de mes camarades, et se familiariser avec une certaine forme de l’écrit, un écrit utilitaire. On aura, toute sa vie durant, besoin de savoir écrire et décliner son identité. (C’est d’ailleurs, ce qu’on aborde en premier avec un public alpha avant d’entrer dans l’étude du code, l’écrit fonctionnel, que je décline alors en « écrit primaire fonctionnel »). BO : Identification des mots par la voie directe, lecture courante, l’image orthographique du mot est enregistrée dans la mémoire de l’enfant.
- La lecture du calendrier : reconnaître et mémoriser visuellement et graphiquement des mots quotidiens ; découvrir des mots nouveaux en utilisant le décodage syllabique ou le découpage par sons. Là encore, les enfants sont amenés à se familiariser avec un écrit utilitaire et fonctionnel. C’est également une invitation à se familiariser avec différents types d’écrits. L’écrit n’est plus le texte narratif ; c’est l’idée qu’il n’y a plus un écrit de référence mais des écrits. BO : Identification des mots par la voie directe et indirecte (déchiffrage, quand les messages ne sont pas accompagnés d’images).
- la page du cahier de lecture : se familiariser encore avec le sens (la direction, de gauche à droite ) de la lecture ; apprendre qu’une phrase est constituée de « blocs », les mots, lesquels sont constitués de sons. On entre dans la segmentation.
- la construction de la page : apprendre que tout ne fait pas sens et que la place des mots est importante dans la construction du sens. Ici, nous ne sommes plus uniquement dans le déchiffrage mais aussi dans la compréhension et la segmentation du texte en mots.
- la lecture écran : selon les cas, travailler sur un son, un mariage et « se le faire sien » grâce à la télévision ; ou encore travailler sur le mot, le photographier puis le découper pour le reconstruire. On est ici dans la segmentation du mot.
- la phrase de la semaine : là encore, segmentation de la phrase, puis du mot par une lecture en sons, mais encore approche de la variété de l’écrit (quand il s’agit par exemple de reconstituer une phrase de la fiche technique sur la fabrication des lunettes).
Et selon les demi-journées observées : - la dictée recherche : écrire, et s’approprier le principe qui gouverne notre codage alphabétique (des lettres ou groupes de lettres à l’écrit qui font tel son à l’oral (graphèmes/phonèmes) ). Association ici de la lecture et de l’écriture.
- la lecture d’albums : créer une culture littéraire commune, découvrir le plaisir de lire, se familiariser avec des textes narratifs, parler des images. Voilà, mes réflexions livrées à froid. Bonnes continuations à tous. Et, merci à Jean-Luc. Sabrina. |