Conseil 21 : La production d’écrit : Comment faire progresser les élèves ?

 

La situation :

C’est l’heure d’écrire, de passer à cette activité très constructive, très formatrice pour l’auteur mais aussi très difficile : la production d’écrit, la mise en mots écrits de la pensée. Oui, mais les élèves ne semblent pas très motivés et produisent peu.

 

Le défaut :

Pourquoi écrit-on ? Telle que la situation a été proposée, le seul mobile qui pousse à agir est la note. Pour certains élèves, c’est un mobile suffisant mais pas pour d’autres.

 

Je propose :

Une remarque d’ordre générale dans un 1er temps : Ce qui caractérise la production d’écrit, c’est la communication. Dans tous les cas, on communique déjà avec soi-même et dans de nombreux autres, comme dans le cas de la situation scolaire dirigée par la maîtresse, on communique avec la maîtresse, c’est elle la destinataire, la future lectrice. Tout en sachant que de toute façon la maîtresse nous lira, je propose une situation où l’élève écrit aussi pour être lu (ou écouté) par d’autres enfants voire par son milieu familial. Si le message est défaillant, alors l’activité d’écriture prend tout son sens car l’élève va devoir reprendre son texte non pas parce que la maîtresse le demande mais parce que le destinataire ne le comprend pas. Voilà donc un mobile de plus de mise en activité, mais un mobile autrement plus puissant que la note. Car la note est un mobile extrinsèque à l’activité alors que là, il s’agit d’un mobile intrinsèque qui pousse l’élève à rendre le message sensé et donc à l’investir cognitivement. Par ailleurs, c’est pour l’élève comprendre que lorsqu’il est mis à l’épreuve dans ce type d’activité, il n’y a pas ou rarement de produit satisfaisant du premier coup. Produire de l’écrit est une activité complexe qui s’élabore et se réélabore mettant en jeu les caractéristiques du langage écrit et la pensée de l’auteur.

 

 

L’écriture de définitions (du CP au CM2)

Voici une situation de production d’écrit envisageable dès le CP et qui dans son principe peut être mise en œuvre jusqu’au CM2.

 

L’objectif est de faire écrire des définitions.

 

Phase 1 :

L’enseignant lit la définition d’un mot dont il a écrit préalablement le texte et demande de quoi il s’agit, à quel mot renvoie le texte.

 

Phase 2 :

L’enseignant fait remarquer que le mot n’apparaît pas dans le texte.

 

Phase 3 :

Le même jour ou le lendemain, notamment dans les petites classes (CP, CE1). L’enseignant demande à ses élèves de choisir un mot dont ils vont devoir écrire la définition. Chaque élève choisit un mot sans le dire aux autres.

Pour aider, il est possible d’écrire quelques mots au tableau sous la proposition des élèves.

 

Phase 4 :

Les élèves écrivent leur texte dans le cahier de brouillon. Il est bien que vous vous imposiez le même exercice et que vous vous mettiez à écrire en même temps qu’eux. Faites-le et vous constaterez le bénéfice en termes de rapport à l’activité des élèves (certainement dû à l’effet « maître » : nous agissons comme modèles pour les élèves !). Par ailleurs, vous vous confrontez vous aussi à la tâche et aux difficultés qu’elle représente, ce qui vous arme pour aider les élèves par la suite.

 

Phase 5 :

Quelques élèves vont avoir fini. Les petits CP ne comprennent pas encore toute la nécessité qu’il y a à se relire. Le mieux est de leur demander de venir lire leur texte. Ils comprennent d’eux mêmes les lacunes de leur production lorsque les auditeurs peinent à trouver le mot dont il s’agit et comprennent la nécessité de reprendre leur travail. Vous pouvez proposer ce travail de réécriture ce jour là, plus tard dans la journée ou le lendemain.

 

Phase 6 :

Le jour suivant.

Vous demanderez à vos élèves de reprendre leur texte, voire de le mettre au propre. Puis, vous leur demanderez de rechercher ce même mot dans le dictionnaire afin de faire établir une mise en correspondance entre leur texte et celui que propose le dictionnaire. Oui, tu as recopié la définition du dictionnaire. Dis-nous maintenant quelles sont les ressemblances et les différences entre ton texte et celui que donne le dictionnaire.

 

Phase 7 :

Le jour suivant. L’activité consiste à travailler la méthodologie de l’écriture de définition. Elle vise donc à créer des connaissances sur la façon dont les mots désignent le monde. Il faudra parvenir à comprendre ensemble que le mot renvoie à des exemples concrets desquels on isole des caractéristiques générales. Ce travail de réflexion sur la façon dont nous conceptualisons le monde dynamisera une future nouvelle proposition d’écriture de définitions.

 

 

L’écriture de charades (du CE1 au CM2)

Littérature, production d’écrit

Niveau : CE1, CE2, CM1, CM2

 

L’objectif est de faire écrire des charades.

Cette activité peut être proposée sans activités préalables mais peut présenter aussi une solution de continuité avec l’activité précédente d’écriture de définitions.

 

Phase 1 :

1.     L’enseignant lit une charade qu’il a lui-même écrite. « J’ai écrit un petit texte, je vais vous lire, il se présente comme une devinette. Préparez-vous à écouter et à trouver la réponse. Mon premier est un animal plus gros qu’une souris qui vit dans les égouts : rat. Mon second est cette partie du corps que l’on a du mal à voir et à toucher : dos. Mon tout permet de flotter sur l’eau : radeau. »

2.     Les élèves tentent de dénouer le message.

3.     La réponse trouvée, l’enseignant propose aux élèves de dire comment la devinette a été construite. Les caractéristiques sont mises à jour : le mot a plus d’une syllabe, chaque syllabe renvoie à un mot dont on donne la définition.

4.     L’enseignant apporte quelques termes conceptuels. Il dit, si les élèves l’ignorent, que ce type de texte est une charade. Les élèves ont remarqué aussi que l’orthographe de la syllabe définie ne correspond pas toujours à l’orthographe du mot à deviner comme dans l’exemple ci-dessus : rat-dos pour faire radeau. Dire que pour certains, on peut parler d’homonymes (ou d’homophones), la prononciation est identique mais le sens est différent.

 

Phase 2 :

Le jour suivant.

1.     Les élèves jouent à retrouver des mots qui ont été découpés par l’enseignant en homonymes : chat rade, bas tôt, âne haut, cale son, coup sein, trou sot…

2.     Puis, ils doivent en vérifier l’orthographe en consultant un dictionnaire papier ou un dictionnaire sur écran.

3.     Enfin, chaque élève choisit un mot et écrit le texte qui peut permettre de trouver chaque syllabe proposée par l’enseignant. Cette étape est suivie d’une phase d’analyse collective de quelques productions en vue d’affiner les critères de réussite.

 

Phase 3 :

1.     L’enseignant demande aux élèves de chercher des mots susceptibles d’être transcrits en charade. Les élèves peuvent travailler à deux.

2.     Analyse collective des propositions. L’enseignant dresse la liste au tableau des mots retenus.

3.     L’enseignant demande une reformulation des caractéristiques de l’écriture d’une charade :

Pour écrire une charade ?

·        Décomposer le mot en syllabe.

·        Trouver un homonyme pour chaque syllabe.

·        Rédiger une courte définition de cet homonyme.

4.     « Chacun d’entre vous choisit un mot qui est au tableau et essaye d’en faire une charade. » Les élèves passent à l’écriture.

 

Phase 4 :

Plus tard dans la journée ou le jour suivant ce qui permet aux élèves de retravailler leur texte après la classe à la maison.

1.     Les élèves volontaires donnent à écouter leur production. L’amendement des textes s’imposent ou ne s’imposent pas suivant la critique des auditeurs.

2.     L’enseignant ramasse les brouillons pour les corriger après la classe. Il souligne les erreurs suivant le codage établit avec le groupe classe : un symbole ou une couleur suivant qu’il s’agit d’une faute d’accord, d’une faute lexicale, d’une mauvaise construction de phrase…

 

Phase 5 :

1.     Les élèves corrigent leur production en fonction des indications données par le maître.

2.     L’enseignant peut proposer la fabrication d’un petit carnet pour y recopier la charade finalisée.

 

 

Construction d’un carnet pour y inscrire les charades

Plusieurs solutions s’offrent à vous :

1.     Donner la notice de fabrication.

2.     L’enseignant fabrique un carnet devant tout le monde. Les élèves ont pour tâche de faire une représentation de chaque étape et ainsi d’élaborer une notice de fabrication.

3.     L’enseignant fabrique un carnet devant tout le monde. Un élève au tableau a pour tâche de faire un schéma de chaque étape afin que la classe possède un guide définitif, une notice de fabrication.

 

 

Notice de fabrication dun carnet

 

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