la conjugaison en classe comment la dynamiser

La leçon de conjugaison a été faite, les principes de conjugaison d’un temps ont été donnés, le présent, l’imparfait, le futur… peu importe lequel. Vous avez l’intention maintenant à la fois, de contrôler, d’exercer et de consolider les connaissances des élèves. Pour ce faire, vous leur donnez un exercice, puis un autre, puis un autre… Les élèves ont bien saisi vos intentions, ils s’appliquent et pourtant parmi eux nombreux font des erreurs.

Le fonctionnement ritualisé des leçons rassure les élèves mais engendre à terme, une activité ronronnante où rôde le spectre de la démobilisation ou du moins, celui d’un investissement intellectuel insuffisant.

L’implication cognitive par l’implication affective, c’est-à-dire de donner à l’élève l’envie d’apprendre. La communication, besoin vital de la vie, est indéniablement le moteur de progrès langagiers chez l’enfant. Nous devons intégrer la communication dans notre préparation de la séquence en donnant une dimension sociale, relationnelle à l’activité. L’élève doit pouvoir se confronter à autrui, autant lorsque celui-ci est dans son camp que lorsqu’il est dans le camp adverse.

De là, nous pouvons déduire un autre ingrédient de nature à accroître le désir de faire, c’est la compétition, le qui va gagner. La compétition et son corollaire, la variable vitesse, inscrit l’activité sur l’axe du temps. Nous ne manquerons pas de mettre de cet ingrédient dans la conception de notre activité, de celui-ci et d’un autre encore.

Car l’élève confronté à une activité intellectuelle n’est pas dénué de corps, d’entité charnelle. Or le corps, c’est l’espace. Nous essaierons donc, dans la mesure du possible, de tenir compte de cette dernière caractéristique : comment s’appuyer sur le corps et donc sur l’organisation matérielle pour mieux ancrer les connaissances.

Cette activité peut être proposée comme solution de continuité d’une leçon. L’objectif est de fixer solidement les connaissances.

1. Le panneau ci-dessous est préparé sur une feuille ou à la craie au tableau. Nous l’appellerons Tableau des comptes.

	Groupe 1	Groupe 2	Groupe 3	Groupe 4	Groupe 5	Groupe 6
Nb de fautes
4 verbes
3 verbes
2 verbes
1 verbe
TOTAL

2. Le tableau de la classe se présente de la façon suivante où l’on retrouve à gauche le Tableau des comptes ci-dessus.

Les 4 élèves du groupe 1 sont au tableau et attendent que l’enseignant écrive les 4 premiers verbes à conjuguer. Lorsque les 4 premiers verbes ont été écrits sur le tableau, l’enseignant rappelle les indications de temps de conjugaison et donne le signal du départ. À ce signal, les élèves du groupe 1 qui sont au tableau, se répartissent les verbes et les conjuguent. Chaque élève du groupe qui est au tableau ne conjugue qu’un verbe et le fait en se cachant derrière les parties du tableau qui se rabattent, de sorte que tous les autres, ceux qui sont à leur place, ne voient pas le travail du groupe qui est au tableau.

À ce même signal donné par le maître, ceux qui sont à leur place conjuguent les mêmes verbes mais ils peuvent et doivent en conjuguer le plus possible.

Lorsque tous les élèves du groupe qui est au tableau ont fini, ceux-ci doivent s’entendre pour donner le signal de fin. À ce signal, tous les autres élèves c’est-à-dire ceux qui sont à leur place, posent leur crayon même si certains d’entre eux sont sur le point de terminer la conjugaison d’un des verbes. Le signal de fin ayant été donné, plus personne ne peut reprendre l’exercice, place à la correction.

3. Les élèves qui sont au tableau dévoilent leur travail en rabattant les volets du tableau. L’enseignant se prépare à corriger devant et avec tout le monde.

4. L’enseignant compte le nombre de fautes. Admettons que ce premier groupe ait fait 4 fautes. L’enseignant reporte alors 4 à la ligne « Nombre de fautes » du Tableau des comptes.

Remarque : Parfois les élèves se sont mal concertés et un verbe dans sa totalité n’a pas été conjugué. Nous compterons 6 fautes de plus pour le groupe car il ne faut pas confondre vitesse et précipitation !

5. L’enseignant demande aux élèves qui ont conjugué assis à leur table combien parmi eux ont réussi à conjuguer 4 verbes sans faire de faute. Admettons que 2 élèves y soient parvenus. Dès lors, l’enseignant reporte 8 (soit 4 verbes entièrement bons multipliés par 2 élèves qui ont réussi = 8) à la ligne « 4 verbes » du Tableau des comptes.

6. L’enseignant demande aux élèves qui ont conjugué assis à leur table combien parmi eux ont réussi à conjuguer 3 verbes sans faire aucune faute. Admettons que 4 élèves y soient parvenus. Dès lors, l’enseignant reporte 12 (soit 3 verbes entièrement bons multipliés par 4 élèves qui ont réussi = 12) à la ligne « 3 verbes » du Tableau des comptes.

7. Même chose pour 2 verbes conjugués entièrement bons, puis pour 1 verbe conjugué sans faute.

Remarque : Afin d’être comptabilisé dans le Tableau des comptes, chaque verbe conjugué par les élèves qui sont à leur place ne doit comporter aucune faute.

9. Un autre groupe passe au tableau. L’enseignant écrit 4 nouveaux verbes, précise le temps de conjugaison et donne le top départ. Ensuite la procédure à suivre est identique à celle du groupe 1.

Remarque : Pour une première fois, notamment au CE1 et au CE2, il est possible et même souhaitable de couper la séance et de la reprendre plus tard dans la journée ou le lendemain. Les fois suivantes, le morcellement de l’activité en 2 phases peut être contraint par des impératifs temporels (récréation, EPS) mais doit de toute façon être envisagé à chaque fois qu’une durée trop grande (souvent liée à un effectif de classe important) menace le sens de l’activité.

1. Ne rien dire aux élèves des enjeux. Les élèves vont découvrir d’eux-mêmes les ressorts du dispositif et ce qu’il convient de faire pour gagner. Une règle simple pour vous : vous devez parler le moins possible.

2. Lorsqu’un deuxième groupe est passé et que les comptes ont été faits, demandez qui, pour l’instant, mène la partie. Les élèves vont vite comprendre que le groupe qui l’emportera sera celui dont le score est le plus faible.

3. Il est étonnant de voir le nombre de verbes que les élèves vont conjuguer en associant vitesse et justesse. Pour autant, il ne faut pas donner ce travail toutes les semaines : une fois par mois ou tous les deux mois semble pertinent. Si j’étais vous, je proposerais aussi cette activité lors d’une inspection !